Quels sont les corps que l’on doit montrer et comment convient-il de les représenter ?
Notre espace visuel est saturé d’images stéréotypées avec des corps jeunes, minces à l’extrême, retouchés jusqu’à en perdre leur humanité.
Les corps ici sont vrais, il n’y a pas de critère d’exclusion mais l’envie de montrer une diversité de corps et les changements que celui ci peut subir au travers des événements de la vie, heureux ou malheureux, qui altèrent notre corps en même temps qu’ils forgent notre psychologie.
Depuis que nous vivons dans un espace de libre circulation, les frontières, sans être supprimées, nous sont moins perceptibles. Autrefois enjeux de rapport de force, d’affirmation de souveraineté, elles sont désormais intangibles.
Ce projet cherche à questionner l’influence des frontières immatérielles sur le paysage. Mon parcours s’est situé sur l’axe est-ouest du pays des trois frontières, à la recherche de singularités sur les lignes imaginaires délimitant les Etats-nations.
La région traversée, de la plaine de Burmerange au travers du plateau du Stromberg, suivant les coteaux de la Moselle pour rejoindre les vallées fertiles, est un lieu paisible dédié à l’agriculture. Quelques indices matériels tels que les anciennes bornes frontières situées de part et d’autre de la frontière actuelle et la Chapelle de la Paix, érigée en mémoire des soldats morts pour les trois pays Allemagne, France et Luxembourg, nous rappellent un passé tourmenté.
Yaël Paris – 2014
Cette série fait parti d’un projet du collectif [Collimateurs] Trois Frontières